89. Modèles d’attachement et système nerveux

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Modèles d’attachement et système nerveux

Vous avez été nombreuses/nombreux à me demander un épisode sur les modèles d’attachement, une théorie développée par John Bowlby et ensuite Mary Ainsworth. Et si les modèles d’attachement reflétaient exactement ton système nerveux par défaut ?

Dans l’épisode 89 de mon podcast S’ouvrir à l’Amour, nous allons parlé de ce modèle. 

Modèles d’attachement et système nerveux

Suite à vos nombreuses demandes sur ce sujet, je vais vous parler des modèles d’attachement.  Qu’est ce que c’est déjà cette théorie de l’attachement qui a été développée par John Bowlby et Mary Ainsworth ? Quels sont les quatre modèles d’attachement ? Et en quoi ces modèles d’attachement reflètent l’état par défaut de ton système nerveux autonome ? Et qu’est ce qui peut affecter ou impacter tes modèles d’attachement ? Pour moi, il y a clairement pas que les figures d’attachement (aka les parents) qui créent ton modèle d’attachement.

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La théorie de l’attachement

Le psychiatre John Bowlby explique que les premières expériences d’attachement, de relations que tu as vécues, principalement avec les personnes qui se sont occupées de toi, va façonner la manière dont tu vas interagir avec les autres dans tes relations et que ça va aussi également avoir un impact sur ta confiance en toi, l’estime de toi et qu’est ce que tu te sens en droit, finalement, d’être, de faire ou de ne pas faire en relation. John Bowlby et ensuite Mary Ainswort, qui a continué les travaux de recherche de ce que John Bowlby avaient mis en place, ils ont identifié quatre styles d’attachement. 

Je vais essayer de les décrire un à un et puis après, voir qu’est ce qui a pu se passer dans le passé pour chacun de ces attachements et comment ça se montre à la personne à l’âge adulte. 

Le modèle d’attachement sécurisé

L’attachement sécurisé se produit quand l’enfant a ressenti et encore une fois, c’est la perception de l’enfant, donc ce n’est pas forcément 100% le reflet de la réalité, mais c’est quand l’enfant a perçu un lien chaleureux et aimant entre son ou ses parents et lui, quand l’enfant s’est globalement senti aimé, quand l’enfant s’est senti pris en charge, qu’il a pu développer des liens et des relations saines avec son entourage, quand l’enfant s’est senti aussi capable de dire non, de ne pas être d’accord ou d’avoir des émotions inconfortables et de ne pas être exclu pour avoir ressenti ces émotions. Quand l’enfant a ressenti cette capacité de pouvoir être totalement soi même, même dans sa partie imparfaite et que ça n’a pas rompu le lien, qu’il y avait cette sécurité que le lien était toujours là, qu’est ce que ça fait ? Ça va développer un attachement plutôt sécure et à l’âge adulte, ça va donner des personnes qui ont une certaine facilité à établir des relations, que ce soit avec les hommes ou les femmes, des personnes qui vont avoir une facilité à avoir des relations de longue durée parce qu’elles vont se sentir vraiment légitimes d’être eux-mêmes en relation, donc qui n’auront pas cette crainte d’être abandonnées, cette crainte d’être rejetées, qui vont avoir une confiance naturelle envers l’autre, qui vont ressentir ce bénéfice d’être en relation, parce que justement, ils ont expérimenté cet attachement sécurisé dans le passé.

Le modèle d’attachement anxieux-ambivalent

Les personnes avec un modèle d’attachement anxieux-ambivalent ce ne sont pas forcément des personnes qui ont été rejetés ou qu’ils ont été négligés, mais elles avaient plutôt ce sentiment que l’environnement extérieur est insécurisant, qu’ils n’étaient pas sûre de pouvoir compter sur leurs figures d’attachement.

Ce n’était pas un lien constant, il pouvait changer d’une minute à l’autre. Et donc, donner ce sentiment de ne pas avoir suffisamment de nourriture affective, de sécurité venant de l’extérieur. Il ne faut pas oublier qu’un enfant, quand il est petit, il n’a pas cette capacité de co-régulation. Donc, si cette co-régulation, cette sécurité, n’est pas apportée, cela génère automatiquement de l’insécurité intérieure. 

Quelqu’un qui a vécu ça dans l’enfance, qu’est ce que ça va faire à l’âge adulte ? 

Souvent, il va être dans la méfiance : je ne peux pas compter sur les personnes qui s’occupent de moi. L’environnement est inquiétant, peut être une source de danger : ça peut être aussi en termes de comportement des personnes qui vont rechercher constamment l’approbation des autres, qui vont chercher les indices de déconnexion par peur d’être abandonnées. Ça va être aussi des personnes qui ont ce sentiment de jamais en avoir assez en termes de nourriture affective, qui ont beaucoup besoin d’attention, d’affection parce qu’ils en ont manqué dans l’enfance. Ça va être aussi des personnes qui vont avoir ce sentiment d’être très dépendantes de l’autre, d’avoir besoin de l’autre ou d’avoir cette difficulté à fonctionner sans l’autre.Et en même temps, ce sont des personnes qui vont avoir du mal à aller vers l’intimité, à aller exprimer ce qu’elles ressentent vis à vis de l’autre. 

Le modèle d’attachement évitant

C’est souvent l’étage au dessus. C’est quand les enfants  ont compris que finalement, leurs besoins émotionnels n’étaient pas vraiment pris en compte, qu’il y avait une certaine négligence émotionnelle ou bien quand ils ont vraiment ressenti qu’ils étaient un peu de trop dans la famille, qu’ils dérangeaient, soit en se sentant mal aimés, soit en se sentant insignifiants. Ça peut arriver dans les cas de figure où, par exemple, les parents travaillaient beaucoup, n’avaient pas de temps ou de place pour accueillir un enfant, si la figure d’attachement, le père ou la mère était dans ses problématiques personnelles de type dépression, dépression postpartum…. En fait, le parent était là, mais n’était pas là pour l’enfant. Ça peut être aussi quand un parent était un peu comme déconnecté lui-même de ses sensations. Donc l’enfant, en fait, il perçoit qu’il ne peut pas être en lien avec les autres. Il perçoit que les autres ne ressentent pas ce qu’il ressent. Donc, le moyen de protection ultime, c’est de se mettre en figement, en se coupant des autres. L’enfant est là parce qu’il ne peut pas faire autrement, mais il en demande le moins possible. Il minimise le nombre d’interactions pour déranger le moins possible. 

À l’âge adulte, ça peut faire qu’on a peur des relations, qu’on a peur, dès qu’on sent que l’autre veut un lien plus fort ça peut donner envie de s’éloigner. Cela peut se montrer par une difficulté à exprimer ce que l’on ressent, à comprendre ce que l’on ressent, à comprendre si on est amoureux ou pas des autres. Ça peut nous faire rentrer en relation, mais sans vouloir rentrer dans l’intimité. Donc avoir ce sentiment d’être un peu indisponible émotionnellement vis à vis de la personne qui est en face de nous. 

L’attachement désorganisé

Et enfin, le dernier type d’attachement que Bowlby décrit comme étant un attachement désorganisé, c’est un peu une combinaison de l’attachement anxieux ambivalent avec l’attachement évitant. Donc souvent, en fait, c’est des personnes qui ont eu un peu un mélange des deux dans leur enfance. Et qu’est ce que ça crée? Ça crée énormément d’émotions, énormément de vagues émotionnelles, que ce soit dans le haut, dans le bas. C’est ce que moi ce que j’appelle l’attachement drame, parce que c’est vraiment… L’enfant ne sait plus sur quels pieds danser. C’est soit tout, soit rien. 

 

Quelqu’un qui a eu enfant un attachement désorganisé, on le ressent souvent, en fait, par ces vagues émotionnelles assez intenses, par ces phases où il peut se comporter vraiment de manière enragée, plein de colère et puis, d’un seul coup, à éviter toute relation, toute interaction et puis à rentrer un petit peu dans son monde. 

Et à l’âge adulte, c’est un peu la même chose qui se reproduit. Les personnes qui ont cet attachement désorganisé peuvent être dans le rapport de pouvoir, rapport de force vis à vis de l’autre, monter au combat, avoir ce sentiment que la relation avec les autres, forcément, c’est difficile, c’est forcément du drame, c’est forcément un rapport de pouvoir et avoir également beaucoup de mal à rentrer en relation sans exploser. Donc ça va aller par des phases de non contrôle sur les émotions : ça explose, ça déborde et des phases de froideur où il y a tout qui est bloqué : rien ne sort, mais ça ne veut pas dire que les émotions à l’intérieur sont là.

Les modèles d’attachement sont le reflet de ton système nerveux autonome

Et finalement les quatre types d’attachement que Bowlby décrit reflète exactement l’état par défaut de ton système nerveux autonome. Et ça, ce n’est pas moi qui le dit. 

La théorie poly-vagale explique que quand on est enfant, on n’a pas cette connexion vagale ventrale qui nous apporte ce sentiment de sécurité parmi les autres. C’est quelque chose qui n’est pas encore créé, c’est quelque chose qui va se faire par la connexion avec nos figures d’attachement, avec les personnes qui se sont majoritairement occupées de nous. Et c’est ce qu’on appelle son « primal wire ». 

Tu vas en gros hériter de l’état du système nerveux autonome par défaut de tes parents et tes interactions avec eux vont influencer ton état par défaut aussi :

  • Il y a un aspect transgénérationnel. Tu hérites de leur état du système autonome par défaut des parents. Ça se transmet parce qu’au départ, l’enfant n’avait pas cette connexion vagale ventrale par lui même, donc il hérite de celui de ses parents, qui a hérité de celui de ses parents d’avant, etc. Donc cet aspect transgénérationnel, tu le retrouves également dans l’état par défaut de ton système nerveux autonome.
  • Il y a un aspect d’expérience. Les expériences relationnelles que tu vas vivre avec ton parent vont aussi contribuer à réguler ou déréguler ton système nerveux autonome selon si ton parent avait la capacité à t’aider à te réguler (co-régulation) ou pas.

Et donc, qu’est ce que ça veut dire ? 

Si tu as pu identifier ton modèle d’attachement dominant parmi les quatre que je t’ai cité, ça peut te donner déjà un ordre d’idée sur quel est ton état par défaut : 

  • L’attachement sécurisant c’est quand ton système nerveux autonome par défaut est le vagal ventral. Physiologiquement, tu le ressens : quand tu es en vagal ventral, tu es souvent dans ce sentiment de connexion aux autres, tu as envie d’aller vers l’autre, tu as ce sentiment de faire un avec les autres, c’est facile pour toi d’entrer en interaction avec les autres. Tu te sens en sécurité d’interagir et d’être toi avec les autres. 
  • Quelqu’un qui a l’attachement anxieux ambivalent a le sympathique comme système nerveux autonome par défaut. Quand ton état par défaut est le sympathique, ça peut entraîner deux actions :
    • Soit tu vas dans le mode de « Je fuis les gens parce que je ne me sens pas en sécurité avec les gens. »
    • Soit « Je monte au combat »

Cet état sympathique reflète l’attachement anxieux/ambivalent, c’est à dire que tu as envie d’être avec l’autre, mais tu es dans la méfiance. Tu ne sais pas si tu peux compter sur les autres. Tu es insécure avec les autres. Tu as un petit peu cette contradiction en toi, c’est à dire « J’ai envie d’être avec les autres, j’ai besoin des autres, mais en même temps, ça me fait peur, ça me fait douter et je me sens en insécurité ». 

  • L’attachement évitant est l’équivalent du vagal dorsal comme système nerveux autonome par défaut, c’est- à dire ce sentiment de ne pas pouvoir compter sur les autres, d’être impuissant face à la situation et donc je me coupe des autres et du monde pour survivre. Je reste enfermé un petit peu dans ma bulle.
  • Finalement, l’attachement désorganisé serait un mixte qui expliquerait que pourquoi desfois tu es plutôt plus dans un état sympathique ou dans l’étape au dessus au niveau vagal dorsal, et que finalement, tu alternes entre les deux. 

Pourquoi je n’identifie pas les modèles d’attachements dans mon approche ?

Quand les personnes viennent dans le programme S’ouvrir à l’amour, je ne classifie pas les schémas amoureux par type d’attachement, parce que justement, selon ce que tu as vécu dans ton passé, tu peux avoir, situativement, un attachement plutôt évitant dans certaines situations, tu peux avoir un attachement anxieux-ambivalent dans d’autres. 

Ce qu’on fait dans la partie du bilan, c’est qu’on cherche à comprendre principalement quelles sont les schémas qui se répètent le plus dans ta vie amoureuse. Et une fois qu’on a identifié les schémas qui se répètent le plus dans ta vie amoureuse, lors de la journée Passé on va remonter dans tes différentes expériences passées qui vont mettre en lumière tes différents mécanismes de survie, mécanismes de protection. Ce qui est intéressant dans ce processus c’est de voir l’évolution de tes processus de survie car ils évoluent aussi dans le temps. Par exemple, si en tant qu’enfant tu as demandé de l’amour et malgré tes demandes tu ne l’as pas reçu, au bout d’un moment tu vas te dire « Essaye même plus, ça ne sert à rien. Reste seul, il vaut mieux ça que d’être mal accompagné ou de souffrir d’être en relation.» et aller dans l’évitement. 

L’origine de tes modèles d’attachement

Maintenant tu te dis « J’ai repéré mon modèle d’attachement majoritaire, je sais que ça veut dire que j’ai tel état par défaut du système nerveux autonome, comment on fait pour trouver l’origine de tout ça ? Qu’est ce qui a fait que j’ai eu ce modèle d’attachement ? » 

Je voudrai enlever le poids qu’on donne aux parents sur le fait que les modèles d’attachement sont principalement transmis par les personnes qui se sont occupées de nous, que ce soit nos parents, que ce soit nos autres figures d’attachement, notre nounou, etc :

  • Oui, les figures d’attachement, les parents ou ceux qui sont occupés de nous ont un grand impact. Je ne sais plus où est ce que j’avais lu ce chiffre donc ne me demandez pas la source mais j’avais lu qu’en gros, si 30 à 40% des connexions qu’on a ressenties avec notre parent étaient relativement sécurisées on développait un attachement plutôt sécurisé. Ça veut donc dire que les parents ne doivent pas être parfaits et ont le droit de faire des erreurs.
  • Ce qui impacte notre perception de l’attachement, c’est comment l’enfant l’a perçu. Il y a donc aussi pleins de cas de figure où les parents étaient là, où les parents se sont bien occupés des enfants, où ils ont cherché à faire au mieux en fonction de leurs capacités, mais que la perception de l’enfant a été autre. Et ces expériences-là ont aussi impact sur qu’est ce qui est enregistré par défaut dans le système nerveux autonome. 

Mais il n’y a pas, en tout cas selon moi, QUE les figures d’attachement ou les parents qui influencent sur notre système nerveux autonome par défaut. J’avais envie de vous nommer une liste un peu sommaire de ce qui peut impacter l’état par défaut de ton système nerveux autonome, je vais vous renvoyer à d’autres épisodes du podcast si tu as envie d’approfondir un peu plus sur un des sujets. Si tu as besoin d’une introduction générale sur pourquoi tes expériences du passé sont enregistrées dans le corps tu peux écouter l’épisode 56 du podcast pourquoi le corps n’oublie rien.

Cette liste est plus pour te mettre aussi la puce à l’oreille sur les autres choses qui ont pu influencer ton système nerveux autonome par défaut :

  • En numéro 1, ce sont tous les cas de figure où l’environnement est devenu incontrôlable et que ça a eu une conséquence négative sur la personne. J’en parle plus en détail dans l’épisode 53, Comment se libérer du besoin de tout contrôler ? Si tu as eu des expériences passées qui t’ont fait sentir que l’environnement est incontrôlable et insécurisant, forcément, cela va avoir un impact sur ton système nerveux autonome par défaut et faire en sorte qu’on voit l’autre ou l’environnement comme étant une source de danger plutôt qu’une source de sécurité. 
  • Ce qui va également avoir un grand impact dans ton système nerveux autonome par défaut, c’est ta naissance et toute la période in-utéro. J’en parle plus en détail dans l’épisode 37. En gros, la naissance, c’est notre premier trauma, c’est notre première expérience de séparation de l’autre et de notre première expérience de notre dépendance à l’autre. Parce que quand l’enfant naît, il a une certaine dépendance vis à vis de l’environnement extérieur. Il a besoin de recevoir des soins, de manger, etc. Selon si la naissance était plus ou moins médicalisée, si la naissance a eu un impact sur l’enfant, si la naissance a impliqué une séparation de la maman ou a eu un impact sur la maman, ça va grandement avoir un impact sur le système nerveux autonome par défaut de l’enfant.
  • Également, toutes les expériences de mort ou de disparition soudaine de proches. J’en parle un petit peu plus de l’impact de la mort dans ta vie amoureuse dans l’épisode 38 de ce podcast.

Donc voilà, j’espère que cet épisode t’aura donné un bon premier résumé des modèles d’attachement, de voir aussi que ces modèles d’attachement ils ne sont pas sauvés dans ta tête mais dans ton corps et qu’aussi il n’y a pas que les parents qui peuvent affecter ton modèle d’attachement. 

On se retrouve la semaine prochaine où je vais te parler de comment renouer avec ton féminin et pas forcément comme tu le penses. 

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