56. Le corps n’oublie rien : Change-t-on par le corps ou l’esprit ?

  • Auteur/autrice de la publication :
  • Post category:Passé

Le corps n’oublie rien : Change-t-on par le corps ou l’esprit ?

Dans l’épisode 56 de S’ouvrir à l’amour je partage mon point de vue peu partagé sur les limites du coaching et du développement personnel car selon moi certains changements demandent de travailler sur le corps.

Cet épisode marque le début d’une série jusqu’à l’épisode 62 où je vais te présenter l‘importance d’impliquer le corps dans ton chemin de développement personnel dans l’épisode 57 je vais parler plus en détail de la théorie poly-vagal wet à partir de l’épisode 58 je vais te parler de différentes techniques corporelles et de comment elles peuvent t’aider dans ton développement personnel.

Et donc pour commencer cette série dans cet épisode je vais partager mon point de vue sur les limites du coaching et du développement personnel ou du mindset parce que pour moi l en termes de développement personnel et de capacité de connexion à l’autre demande de travailler sur le corps c’est aussi pour ça que j’inclus des approches psycho-corporelles à ma pratique de coaching parce que personnellement cela a changé ma vie et que plus je les pratique sur les personnes que j’accompagne plus je vois à quel point cela métamorphose leur manière d’appréhender le monde et les autres.

Et pour cela je vais me baser sur le livre du psychiatre Bessel Van der Kolk “Le corps n’oublie rien” en anglais “The body keeps the score” Un livre qui s’est vendu à plus de 3 millions d’exemplaires dans le monde. Il est professeur de psychiatrie à la Boston University, a fondé le Trauma Center de Boston. Il a réalisé des études approfondies sur la nature de la mémoire traumatique et a joué un rôle de premier plan dans les premières études sur les traitements psychopharmacologiques du SSPT (syndrome stress post-traumatique,en anglais PTSD ). Il s’intéresse particulièrement à la psychopathologie et il a inventé le terme « Trouble traumatique du développement » pour désigner la gamme complexe de réactions psychologiques et biologiques au traumatisme au cours du développement humain. 

J’ai adoré ce livre parce qu’il raconte son parcours de psychiatre qui au départ accordait la plus grande importance à la tête pour qu’il en vienne à comprendre le rôle du corps dans la psychologie. Moi j’ai fait l’expérience totalement inverse parce que je suis partie des réactions de mon corps (crise de boulimie, sur-réactions émotionnelles, je te parle plus de cela dans l’épisode 1 du podcast) pour faire le lien avec ce que j’avais vécu dans mon passé. 

J’avais envie de te partager dans cet épisode ses grandes constatations pour t’expliquer les limites du travail par la tête, du coaching et du développement personnel.

Alors un petit disclaimer je ne suis pas une personne scientifique donc j’espère que je ne vais pas faire d’erreurs dans la manière de retranscrire ce qu’il a écrit dans le livre. Je vous invite à lire le livre par vous-même parce que ça vaut vraiment vraiment la peine si c’est un sujet qui vous intéresse.

Donc dans son livre Bessel Van der Kolk explique qu’il a travaillé avec des vétérans de la guerre du Vietnam et aussi qu’il a travaillé dans des instituts avec des personnes qui étaient internés pour diverses maladies mentales et que ces expériences lui ont permis d’observer que finalement les “corps” de ces personnes présentaient des déséquilibres communs comme par exemple:

  • Une mauvaise agilité ou une mauvaise coordination corporelle

  • Troubles du sommeil

  • Des sur-réactions émotionnelles ou bien au contraire une dissociation du corps

  • Des comportements autodestructeurs mettant la vie en danger ou cherchant à se faire mal comme arrêter de manger, les mutilations…

  • Des flash-back et des hallucinations où le corps réagit vraiment

  • Pensées obsessionnelles sur l’événement

Il a remarqué aussi que la nuit les patients lui racontaient plus leur vécu les abus les expériences de guerre de violence et il se demandait si les folies qu’il racontait finalement le jour ce n’était pas un fragment du ressenti de leur traumatisme qui tournait sans cesse en eux.

Au cours de sa carrière il a vécu l’entrée de la médication pour les traitements psychiatriques, ses bienfaits (il a même étudié la pharmacologie pour le traitement du SSPT) mais que la pharmacologie avait aussi ses limites notamment ça ne réglait pas le problème sous-jacent ou que pour certaines personnes la médication ne marchait pas.

Et donc il a commencé à faire des scans du cerveau de personnes ayant vécus des syndromes de stress post-traumatiques (ce sont des traumas « forts » comme la guerre, la violence, les abus/viols, la négligence parentale) Il a enregistré donc des scans du cerveau dans 2 cas:

  • Le premier où ils leur faisaient relire la scène de leur traumatisme qu’il se rappelait

  • Dans un autre cas où ils décrivaient une scène où ils se sentent en sécurité 

Il a ensuite analysé les scans pour voir un petit peu quelle zone du cerveau était réactivée par ces traumatismes et a constaté 3 choses :

  • Le simple fait de juste relire les scénarios du traumatisme provoque à nouveau les réactions physiques de la personne lors du traumatisme des réactions comme l’effroi, la sueur, la sidération même si la personne ne revivait pas l’expérience.

  • Pour certaines personnes le cerveau émotionnel se mettait en alerte (des sons des sensations de l’événement était réactivé) et les faisaient rester dans leurs traumas passés et les empêchaient de se connecter au moment présent même si le danger n’était plus là. C’est comme si elles restaient “coincées” dans leurs expériences traumatisantes.

  • Et le troisième point c’était la prévalence des informations du corps sur le cerveau et tant que en fait tant que le corps perçoit un “danger” et cette perception de danger se fait par les signaux du corps, les sensations du corps et l’effet de ces sensations sur tes organes des viscères, la tête ne peut pas être raisonnée. 

En résumé ça veut dire que si tu as vécu un traumatisme tu as beau faire tout le mindset que tu veux pour essayer de te calmer, te raisonner cela ne sert à rien tant que ton corps ne se sent pas en sécurité.

Il explique aussi que pour les personnes qui ont vécu un traumatisme, ce traumatisme à trois conséquences supplémentaires :

  • Que le niveau de normalité est celui du trauma donc en gros que l’on peut rechercher à revivre le “chaos” et à revivre le “trauma” parce que c’est le niveau normal.

  • Qu’ à cause du trauma tu es plus vite activé, sensible au danger et que tu as plus de difficultés à te sentir en sécurité.

  • Et enfin que tu peux te couper de ton ressenti émotionnel et donc que ça te coupe quelque part de la connaissance de toi à travers tes émotions et tes sensations.

Et enfin il met en perspective dans son livre les approches qui existent pour réguler ses émotions et illustre cela avec l’exemple du cheval et du cavalier. Le cavalier c’est ta tête et ta raison (ton cerveau rationnel). Quand l’environnement extérieur est sécurisant, le cavalier arrive à diriger sa montre, le faire trotter, galoper et faire des sauts. Le cheval (c’est ton cerveau émotionnel qui est lui-même connecté à tes viscères)

Et il résume en disant que si le cheval se sent en danger, le cavalier n’a qu’une faible capacité d’impact sur le cheval. Il dit en anglais « no insights will silence it ». Aucune réflexion, prise de conscience ne fera taire le cheval.

C’est ce constat qui l’a amené à considérer les travaux de Stephen Porges 

qui explique que le système nerveux autonome joue également dans un rôle dans notre capacité d’attachement et de connexion aux autres (je vais en parler plus dans l’épisode 57 avec mon experte sur la théorie poly-vagale) parce que nous sommes des mammifères et que l’adhésion groupe et déterminant dans notre survie et donc c’est important de savoir avec qui on peut faire équipe ou pas.

Stephen Porges explique que notre sensation de sécurité est influencée par comment nous percevons les autres.Cette perception des autres est largement influencée si le corps se sent en sécurité ou pas, suite à nos traumatismes émotionnels expérimentés.

Ton système nerveux autonome a 3 niveaux de sécurité :

  • 1er niveau Nous sommes à la recherche d’interactions sociales et sommes aussi capables de nous connecter aux autres et de se sentir connecté. La personne est détendue, à un rythme cardiaque plus lent, une respiration plus profonde.

  • 2ème niveau Notre corps se met en stress (fight or flight) et nous sommes alertes face au danger, l’engagement social est plus dur, on devient plus sensibles aux bruits et on a du mal à communiquer. 

  • 3ème niveau Notre corps pense qu’il n’y a plus de solution (freeze), le corps s’éteint en faisant baisser le rythme cardiaque, la respiration devient difficile, nos intestins arrêtent de fonctionner. On fait le mort face à l’environnement (désengagement ou même panique) jusqu’à en perdre connaissance 

Quand une personne a des traumatismes émotionnels, son système nerveux autonome est déréglé parce que non seulement le corps se souvient du traumatisme, mais il peut rester bloqué en mode de réaction au traumatisme. Ainsi, même si la menace a disparu, le corps perçoit toujours le danger et ses défenses restent engagées.

Cela impacte à plusieurs niveaux son comportement :

  • Elle a plus de difficulté à entrer en intimité et peut limiter ses contacts sociaux à un niveau superficiel.

  • Elle a du mal à discerner quand elle est en sécurité.

  • Elle est plus méfiante vis-à-vis de l’extérieur.

Les traumas émotionnels ne se limitent pas aux situations qui ont pu engendrer un syndrome du stress post-traumatique.

Dr Nicole Le Pera, une psychologue clinicienne auteure du livre « How to do the work » également appelée the holistic psychologist, explique quels attachements insécures peuvent provoquer des traumatismes émotionnels. C’est quand les personnes qui s’occupent majoritairement de toi (parent, enseignant) ou quand des membres de la famille (frère/sœur) :

– nient la réalité.

– ne te voient pas ou ne t’entendent pas

– vivent par procuration à travers toi ou te modèlent.

– ne posent pas de limites

– se concentrent trop sur ton apparence.

– ne peuvent pas réguler leurs émotions

J’ajouterais également toute expérience qui te fait ressentir un quelqueconque « danger » ou implique ton corps (accident, naissance, maladie, forcer à faire ou à manger quelque chose, addictions, opérations médicales, soins médicaux intrusifs, stress chronique), des événements soudains et inattendus (mort ou maladie de proches, événement soudain ou choquant, guerre), la pression des pairs (mobbying…).

En résumé un trauma émotionnel c’est la répétition d’expériences perçues comme stressantes où la personne ne s’est pas sentie en sécurité et n’est pas arrivée à se réguler soit par elle-même ou par co-régulation avec son entourage.

Cette information peut révolutionner ta vie amoureuse.

Oui c’est bien de travailler sur ses comportements et la communication pour que cela marche en amour.

Mais tant que ton corps ne se sent pas en sécurité, en connexion ça ne sert à rien.

Alors comment mettre ton corps en sécurité ?

  • Désactiver tes traumatismes émotionnels passés du corps et leurs schémas de réaction. Mon approche psycho-corporelle qui va aller chercher le premier événement traumatique et déactiver la réaction qui fait que le corps reste en alarme pour reprogrammer une réaction où la personne reprend son pouvoir sur la situation. Pour re calibrer ton système nerveux autonome à un niveau « normal ».

  • Montrer à ton corps qu’il peut compter sur toi pour développer son sentiment de sécurité : écouter ses besoins de base (boire, manger, dormir) ressentir ses émotions confortables et inconfortables dans le corps et pas dans la tête. Je vais te donner plus de pistes dans l’EP 58 Se reconnecter à son corps, dans l’EP 60 mon invité te donnera des outils pour te reconnecter à ta voix intérieure ton intuition et dans l’EP 61 je parlerai du Kundalini yoga aussi appelé le yoga de la conscience qui est particulièrement intéressant pour effet sur le système nerveux autonome et les hormones.

  • Prendre conscience des situations qui mettent ton corps se met en stress, essaie de décrire précisément quelles sont les manifestations physiques et estime dans quel niveau. Observer les actions qui te permettent de te réguler par toi-même et par les autres. Car c’est unique pour chaque personne. Dans l’épisode EP 62 je te présente un outil qui s’appelle les feuilles de routes de la théorie poly-vagale.

  • Augmente progressivement ta marge de résistance au stress soit en développant plus de résilience à tes stresseurs ou en libérant le corps des traumas émotionnels stockées. Dans l’EP 59 tu vas découvrir la thérapie par le froid Wimhof qui te permet de développer plus de résilience au stress. Dans l’EP 21 tu peux en approche plus sur le Breathwork  une technique de respiration qui t’aide à vider ce stock émotionnel du corps. La deuxième approche psycho-corporelle que je pratique lors de la Journée Passé permet de faire sortir les émotions qui sont restées stockées dans le corps.

Voici les coordonnées du livre de Bessel van Der Kolk

Et voici le livre du Dr. Nicole Le Pera How to do the work en anglais seulement.
Je parle des conséquences de cela sur comment changer tes schémas amoureux dans l’épisode 3
  • Si tu apprécies ce podcast, la meilleure façon de m’encourager est de me laisser une revue 5 étoiles sur apple podcast ou de transmettre cet épisode à une personne de ton entourage qui en a besoin.

  • Pour être informée des nouveaux épisodes et recevoir mes conseils en amour en avant-première, inscris-toi à ma newsletter.
  • Et enfin si tu es prête à t’ouvrir à l’amour et à transformer ta vie amoureuse je t’invite à rejoindre mon programme de coaching S’ouvrir à l’amour

Ps : Si tu veux en savoir plus sur la distance de ton partenaire, tu peux écouter l’épisode 52 https://sandykaufmann.ch/fr/52-mon-partenaire-prend-de-la-distance-besoin-d-air-ou-manque-d-interet/