Le baby clash ou l’impact de l’arrivée d’un enfant dans le couple
Vous venez d’avoir un enfant et vous avez l’impression que les conflits deviennent de plus en plus fréquents dans votre couple ?
Tu as l’impression que votre relation a pris un coup depuis l’arrivée de bébé et tu voudrais savoir si c’est plus que le simple effet de la fatigue.
Tu as déjà entendu parler du baby clash et tu voudrais comme le dit Anna Roy « Apprendre à devenir parents sans s’étriper ».
Tu veux avoir les clefs pour comprendre et mettre fin aux tensions dans le couple pour profiter pleinement de votre parentalité.
Cet épisode va t’aider à comprendre pourquoi le baby clash arrive, pourquoi c’est presque normal et que cela concerne quasiment tous les parents (et je pense encore plus dans notre société actuelle) et comment mettre fin aux tensions et dépasser cette crise.
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Pourquoi le baby clash arrive
Les 3 premières années de vie d’un enfant sont particulièrement challengeantes à bien des niveaux : un accouchement et un postpartum qui peut plus ou moins bien se passer, le manque de sommeil, l’enfant qui est malade, l’allaitement, la charge mentale, le jonglage entre les modes de garde et son travail, le manque de soutien de la famille proche et aussi tout simplement un petit être qui a besoin de temps, de présence et qui en l’espace de 3 ans va énormément évoluer.
Pour la femme, vienne se rajouter l’impact d’avoir vécu une grossesse, un accouchement et son postpartum qui selon les circonstances peuvent entrainer de gros changements en termes corporelles (cicatrice pour les césariennes, épisiotomie…), en termes hormonales, avoir des impacts sur sa santé mentale (dépression) et physique (mini burn-out lié à l’épuisement de ses réserves). Personnellement, j’ai dû me réapproprier mon corps qui n’a plus été pareil après mon accouchement et aussi j’ai ressenti pendant longtemps les conséquences de la césarienne et du dérèglement hormonal sur mon corps, mon sommeil et ma libido.
Pour l’homme, le challenge est aussi là dans le sens où ce n’est pas toujours évident de comprendre les changements de la femme et ce qu’elle vit de l’intérieur, de trouver sa place en tant que père et mari et tout ce que cela peut réveiller de son passé.
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Les études montrent que l’arrivée d’un enfant challenge la satisfaction du couple
L’institut Gottman explique même que la satisfaction dans le mariage commence à baisser à l’arrivée d’un enfant, le but étant pour les couples de limiter la “descente vers le bas” en gardant suffisamment de connexion pour retrouver la même satisfaction après le départ des enfants.
Même si je ne pense personnellement pas que l’arrivée d’un enfant soit la “fin” du couple, je suis d’accord que le couple passe par une phase de réadaptation mais que c’est aussi une jolie phase de vie avec beaucoup d’amour où vous fondez une famille ensemble et où tu découvres ton partenaire sous un tout autre angle.
Ma première crise à l’arrivée de notre enfant
Vous n’êtes pas seuls, beaucoup de couples vivent cette phase.
À l’arrivée de notre fils, on est aussi passé par cette crise. On avait beaucoup de conflits sur beaucoup de sujets : l’éducation, la manière de s’occuper de son enfant, la place de la famille versus du couple, le droit de prendre ou pas du temps pour soi.
Ce n’était pas que des problèmes où l’on devait se mettre d’accord, cela soulevait des blessures plus profondes de qu’est-ce qu’un bon père, qu’est-ce qu’une bonne mère, qu’est-ce qui se passe si on ne prend pas soin de son couple, des modèles parentaux hérités….
Trouver un accord sur les thèmes de surface n’était pas possible sans s’adresser au fond.
La première urgence : sortir du mode survie
Dans le sens du système nerveux, ce surplus de stress surtout s’il se chronicise pendant plus de 6 mois, cela peut vraiment entraîner une dérégulation du système nerveux et tu peux avoir l’impression d’être en mode survie depuis la naissance de ton enfant.
Si tu ou vous vous sentez dans ce cas, la première priorité est de voir comment mettre fin à ce stress chronique et apporter suffisamment de ressources à ton système nerveux :
- Le sommeil : Que pouvez-vous mettre en place pour que vous arriviez à dormir suffisamment pour vous sentir « reposé » : un parent est de “garde” la nuit et l’autre s’isole pour pouvoir dormir sans être réveillé, celui qui se couche plus tard fais les veilles du soir et celui qui est plus du matin fais les veilles du matin, donner votre enfant aux grands-parents quand c’est possible pour dormir. Sans suffisamment de sommeil, votre système nerveux NE PEUT PAS revenir à un état plus régulé.
- La santé de la femme : Apporter tous les nutriments et compléments pour que ton corps puisse se régénérer après la grossesse (ton corps a puisé tout ce qui était nécessaire pour la production du bébé au détriment de ton propre équilibre), veiller à ce que l’équilibre hormonale se remette bien en place, si tu as des cicatrices bien faire traiter ses cicatrices, prendre soin de son périnée et de sa rééducation. Ici cela peut impliquer que le mari laisse le temps à sa femme de prendre soin d’elle et de discuter de qui va prendre en charge le budget que cela implique.
- Utiliser des approches somatiques pour soutenir son système nerveux : faire attention à ses sensations corporelles, utiliser des techniques de respiration comme la cohérence cardiaque ou le soupir physiologique pour soulager son système nerveux, sortir dans la nature, veiller à ne pas surstimuler son taux de cortisol qui est déjà en surplus à cause du stress chronique par exemple en évitant des sports trop intenses (HIIT), des bains froids, les écrans (la lumière bleue perturbe le rythme circadien). Cela ne veut pas dire de faire aucun sport car l’état sympathique crée un surplus d’énergie dans le corps et ce surplus énergie a besoin de “sortir” pour que le corps puisse revenir à son état de sécurité l’état vagal ventral mais que cette activité sportive doit rester douce. À cet effet tous les conseils donnés par Mme Vasey dans l’épisode 75 sur le burnout comme faire de la marche sont valables car le corps est vraiment physiologiquement dans le même état.
- Donner à chaque parent des moments pour lui pour qu’il puisse faire ce qu’il veut et retrouver « sa vie d’avant ».
- Trouver une organisation qui respecte les besoins de l’enfant et les vôtres. Regarder ce qui peut être éliminé de vos to-dos (est-ce que c’est indispensable de repasser ses draps…), ce qui peut être délégué (ménage, course…) et demander de l’aide. Vous savez que vous avez trouvé cet équilibre quand vous pensez à votre semaine sans vous sentir d’avance fatigué ou submergé ou en vous demandant comment vous allez faire.
Réinventer vos moments à deux
Ici c’est la qualité qui prime par rapport à la quantité. Même si au départ un bébé/un enfant dort beaucoup et que vous arrivez à avoir en quantité plus de moments à deux, cela ne veut pas dire qu’ils soient de qualité.
Demandez-vous plutôt qu’est-ce que serait un moment de qualité pour vous :
- Est-ce que c’est un moment en journée plutôt que le soir ? Pourquoi ne pas faire un brunch lors de la première sieste du matin ?
- Est-ce que c’est se voir en dehors de la maison ? Pourquoi ne pas faire garder son bébé 2 heures et aller luncher avec son mari en mode date ?
Le dernier conseil est tout simplement d’accepter que ce soit une phase où les moments à deux sont moindres. Ici ce qui est important c’est de décider ensemble de la durée et de l’étendu de cette phase pour éviter la frustration d’un partenaire.
Des efforts conscients pour sortir de cette crise
Ce qui est crucial c’est de ne pas mettre cette crise sous le tapis et penser qu’elle va se régler d’elle-même. Les problématiques de fond ne se résoudront pas d’elles-mêmes et continueront à impacter votre vie de couple et de co-parents. Pour cela demande de passer pour moi par ces trois étapes que je décris plus en détail dans l’épisode 47 Dépasser une crise
- Comprendre les blessures sous-jacentes à la crise
- Est-ce qu’un partenaire veut éviter de répéter ce qu’il a vécu dans l’enfance ?
- Comment est-ce que l’arrivée d’un enfant confronte un partenaire à sa perte de liberté, à la vieillesse ?
- Comment un partenaire s’y retrouve au travers de ses différentes casquettes : femme, travailleur, parent, ami… ?
Si les conflits et les réactions émotionnelles se multiplient c’est souvent l’indice que ce ne sont pas 2 adultes qui discutent mais une petite fille et un petit garçon blessé. Comprendre ce que cela réactive en nous et chez l’autre aide à moins prendre ce qui arrive personnellement. Regarde mon wébinaire gratuit “Comment se libérer des schémas amoureux qui nous empêchent d’être heureux en Amour ?”
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- Apaiser la crise
Pour dépasser les blessures sous-jacentes à la crise, chaque partenaire a besoin de temps.
Pendant ce temps, il est important d’apaiser la dynamique de conflit dans le couple pour éviter un point de non-retour. À cet effet une première étape serait de lister les “sujets” qui fâchent et/ou les circonstances qui réactivent les conflits (l’heure d’une discussion, la manière d’agir d’un partenaire…) et de décider consciemment quand vous voulez travailler sur ces sujets et quand vous décidez de consciemment les éviter pour vous retrouver.
- Dépasser la crise
Quand la dynamique est plus apaisée, le dialogue redevient plus constructif et c’est là que des solutions se trouvent. À ce stade, le risque est de ne plus vouloir déterrer ce qui a été mis sous le tapis et d’accepter le status quo, qui est plus facile honnêtement mais sur le long terme contribuera à un éloignement plus grand du couple.
Cela demande à chaque partenaire de travailler sur les blessures sous-jacentes à cette crise ET au couple de trouver des solutions gagnante-gagnante.
Si je te redonne mon exemple :
- J’ai dû travailler sur ma vision de la mère que je voulais être qui est différente de mon modèle parental et alignée entre mon besoin de liberté et mon envie d’être là pour mon enfant. J’ai dû à cet effet travailler sur les manquements que j’ai perçus dans ma relation avec ma mère et me libérer de la peur et la culpabilité de répéter son modèle si je prenais plus de temps pour moi.
- Mon mari a dû se donner le droit de penser à lui et de ne pas systématiquement tout sacrifier pour notre enfant. Il a dû lui aussi se détacher de son modèle parental et oser être plus égoïste.
- En tant que couple on a dû redéfinir notre modèle d’éducation. Je me suis éloignée du modèle autoritaire d’éducation à la française. Même si je comprenais totalement la non-utilité pour l’enfant et son impact sur le système nerveux, j’avais encore “les automatismes “ de l’éducation que j’avais reçue. Mon mari s’est éloigné en partie du modèle d’éducation sans limite où tout était permis (ce qui n’est pas mieux pour le système nerveux j’en parle dans l’épisode 157 où je parle de l’impact de la relation avec tes parents dans tes amours.)
- En tant que couple on a dû se mettre d’accord de la place du couple versus de la famille. C’est ce que j’appelle un problème perpétuel car il fait partie de nos différences de point de vue et c’est donc un sujet qui revient régulièrement sur la table à chaque évolution de la famille.
Pour aller plus loin
Votre couple demande du soin.
Pour maintenir la connexion, passer de bons moments ensemble ne suffit pas. Il est important de régler les conflits sous-jacents pour éviter d’accumuler trop de poussière sous le tapis qui fait que le couple se déconnecte et que chaque partenaire se sent incompris de l’autre.
C’est ce que tu apprends dans mon programme Cultiver l’amour.
Table des matières
