Sur la base de ce que j’ai pu observer avec les 450 coachés que j’ai eu l’honneur d’accompagner, et si tu tiens compte que comme je l’ai décris dans l’épisode 152 que ton système nerveux veut assurer ta survie, il y a 4 catégories de schémas amoureux qui se regroupent en 2 voies :

• La voie de la menace Le monde (y compris les autres) est menaçant, ce que je fais ou je ne fais pas influence le niveau de menace extérieure et donc influence aussi ma capacité à créer du lien, à être heureuse en amour. 
• La voie du rejet Ce que je suis ou ne suis pas m’empêche d’être en lien. Quoique je fasse, je n’ai pas ma place ou je n’ai pas de soutien du lien.

Ce qui est assez logique finalement. Si tes schémas amoureux sont enregistrés dans ton système nerveux, qui est ton système de survie, il n’y a que 2 choses qui peuvent nuire à ta survie à savoir :

• Le niveau de menace et ta capacité personnelle à faire face à cette menace. Un loup n’aura pas peur d’un lapin mais s’il confronte un ours, la menace est autre.

• L’appartenance au groupe. Un loup exclu de sa meute ne va pas être capable de faire face à la menace de la même manière qu’un loup entouré de sa meute.

La voie de la menace

La voie de la menace regroupe 3 mécanismes classés par ordre crescendo d’intensité :

• Le non-alignement c’est quand tu fais quelque chose de contraire à ce que tu voudrais pour t’adapter à ton environnement (tu te sacrifies pour minimiser la menace) et au final maximiser tes chances d’être aimé (pour rappel: rester en lien est essentiel à ta survie). Tu sais ce que tu veux mais tu priorises ce que les autres attendent de toi.
• L’absence de limites est le niveau au-dessus. Tu as tellement été non-aligné ou irrespecté que tu ne sais plus distinguer quelles sont tes propres limites, tes propres besoins et tu vas soit dans le trop ou dans le flou. C’est comme s’il n’y avait plus de barrière en toi et les autres.
• L’impuissance face au non-contrôle et à l’inconnu. Ce mécanisme survient quand le niveau de menace est soudain ou suffisamment intense et que tu n’as pas eu de contrôle sur la situation. Il peut enclencher 2 réactions opposées : soit tu cherches à garder le contrôle à tout prix ou tu bloques et tu subis même si intérieurement tu veux agir.

Catégorie 1 : Le non-alignement 

Le non-alignement est un mécanisme d’adaptation de ton faire pour diminuer la menace extérieure ou maintenir le lien. En amour, ce mécanisme se montre sous différentes formes : 

• • L’auto-trahison. Tu connais tes limites mais tu ne respectes pas tes propres limites (ce que tu dis ou ce que tu fais ne sont pas alignés avec tes propres limites ou besoins), tu communiques tes limites mais laisses les autres empiéter sur tes limites (tu ne réagis pas), tu te mens à toi-même et minimise les actions de l’autre (tu sous-évalues).
  • Tu fuis les situations où tu ressens un non-alignement au lieu d’aller confronter, par exemple en évitant de clarifier le status de la relation avec ton crush.
  • Tu vas vite dans les projections au lieu d’observer les faits ( fuite par la pensée), par exemple tu agis comme si tu étais en couple après quelques dates alors que ton date n’a pas encore clairement dit qu’il souhaite s’engager avec toi ou les « signes » sont plus importants que les faits, par exemple tu consultes l’horoscope ou les tarots, tu es attentif aux signes de l’univers qui « expliquent » votre rencontre, tu restes dans une relation non épanouissante car tu penses que c’est ta flamme jumelle.
  • Tu « attaques » avant qu’il y ait une vraie menace. La meilleure défense étant l’attaque, tu te vois monter au quart de tour et anticiper le pire à la moindre baisse d’intérêt de ton partenaire.
  • Tu es bloqué dans le faire. Tu te sens impuissant face à ta situation amoureuse et incapable de passer à l’action : difficulté à te séparer alors que tu n’es pas heureux, difficulté à créer des opportunités de rencontres alors que tu veux être en couple, difficulté à avoir une conversation difficile.
  • Tu adoptes un modèle que tu connais. Tu remarques que tu agis comme ta mère ou ton père en relation (qui s’oubliait, qui se sacrifiait, qui était soumis…) alors que consciemment tu rejettes son modèle.

• Tu es attiré par un modèle que tu connais. Ton père ou ta mère sont loin d’être des partenaires idéaux mais tu te rends compte que tu entres souvent en relation avec des partenaires qui ont les mêmes caractéristiques négatives communes. 

• Tu as tellement été non-aligné que tu te sens bouillonner de colère à l’intérieur et tu as du mal à communiquer sans agresser.

Catégorie 2 : L’absence de limites 

Dans ce mécanisme, tu n’as plus vraiment conscience de la délimitation entre l’extérieur et toi, c’est presque difficile à identifier si la menace vient de toi ou des autres. En amour, ce mécanisme se montre sous différentes formes :

• Tu n’as pas vraiment conscience de tes limites. Tu te rends compte après coup que tes limites ont été dépassées physiquement ou émotionnellement.
• Tu te moules dans les attentes des autres pour plaire. Ce mécanisme peut être plus ou moins conscient et commencer par de la simple suradaptation (« People pleasing ») à l’impression d’avoir vécu pour les autres ou de t’être forgé une identité qui reflète ce que les autres attendent de toi et tu ne sais plus qui tu es vraiment. (Soumission) 
• L’indécision. Il y a eu tellement de non-respect de tes limites (par toi-même ou les autres) que tu ne sais plus ce qui est bon ou mauvais pour toi, tu évites de clarifier et restes dans le flou, tu as du mal à faire le tri et à te décider.
• Tu donnes plus d’importance à l’avis des autres ou à celui de ton partenaire qu’à ton propre avis, tu as du mal à évaluer une situation et manque de confiance en ton jugement.
• Tu peux avoir du mal à « fermer » tes options : rompre, garder tes flirts « ouverts » au cas où, repousser le moment où tu vas prendre une décision sur la relation.
• L’abus. Tu es constamment dans le trop, dans l’excès (trop manger, trop travailler, trop s’occuper, trop analyser). En amour, cela se traduit par un sentiment que les relations te prennent toute ton énergie, que tu aimes trop (trop, trop vite, trop fort, tu es accro aux émotions fortes), par le fait que tu adoptes le syndrome du sauveur (« il/elle a un passé chargé », « il/elle est dans une phase difficile ») ou que tu es accro au drame ou au chaos (les « gentils » t’ennuient) ou enfin que tu acceptes l’abus des autres. C’est un niveau au-dessus de la trahison car tes mécanismes de réaction impliquent encore plus ton corps (burnout, addictions, troubles du comportement alimentaire, ruminations, anxiété, crise de panique, épuisement relationnel, comportements obsessionnels comme stalker ton crush sur les réseaux, vérifier son téléphone, dating burnout, accepter des choses que tu ne souhaites pas sexuellement, addiction sexuelle…)

Catégorie 3 : L’impuissance face au non-contrôle et à l’inconnu 

Dans ce mécanisme, tu es dans l’anticipation constante de ce qui peut se passer pour éviter de subir à nouveau le non-contrôle et l’inconnu. En amour, ce mécanisme se montre sous différentes formes : 

• Tu es hypervigilant aux agissements de ton partenaire : le nombre de fois où il/elle t’écrit, différence dans ce qu’il/elle t’écrit, dans ses marques d’affection, dans le nombre de fois où vous faites l’amour…
• Tu te sens vite en détresse dans les situations que tu ne peux pas contrôler, par exemple si ton partenaire ne réagit pas comme d’habitude, ne répond pas, si tu ne sais pas ses intentions, en cas de ghosting.
• Tu as peur de perdre le contrôle sur tes propres comportements : tu as peur d’être trop émotif ou trop réactif. Dans les faits, c’est soit tu mets un couvercle et ne montres rien soit tu exploses.
• Tu es réactif et n’arrives plus à redescendre, à te « re-contrôler ».
• Tu as peur d’oser te risquer aux relations ou tu vas vers des partenaires sans risque mais qui ne te font pas vibrer.
• Il est difficile pour toi de te laisser aller à tes sentiments et d’avoir le sentiment de « perdre le contrôle ».
• Tu as tendance à vouloir contrôler ton partenaire ou à assumer tout. Tu as besoin de savoir et planifier. Ton partenaire se plaint d’étouffer.
• Tu restes dans le passé et n’arrives plus à tourner la page suite à une rupture, quand tu te rappelles de certains événements de ton enfance ou encore quand tu as fait une erreur que tu regrettes.

Catégorie 4 : Le rejet de soi ou de son existence 

Ce mécanisme intervient quand tu as l’impression que quelque chose cloche en toi, que tu n’es pas assez ou que qui tu es t’empêche d’être en lien. En amour ce mécanisme se montre sous différentes formes : 

• Tu as l’impression que tu dois te battre ou mériter ta place pour être aimé. Tu compenses ton être par le faire mais cela ne change rien à la situation.
• Tu as le sentiment de n’être jamais assez : que ton physique, que ton âge, que ton caractère, ton intelligence… n’est pas assez pour plaire. 
• Tu cherches à montrer une image parfaite de toi et tu as du mal à te montrer authentique.
• Tu as le sentiment de ne pas avoir ta place, d’être indésiré et c’est comme si l’amour reste à distance ou tu penses que l’amour n’est pas pour toi. Tu te sens exclu des groupes.
• Tu ressens un manque affectif, un vide intérieur que tu n’arrives pas à combler.
• Tu te déconnectes de tes sensations, tu as fermé ton cœur et ton corps. Tu as du mal à ressentir tes émotions, si tu es amoureux/se ou pas ou à ressentir du plaisir physiquement ou sexuellement.
• Tu ne vois pas quand quelqu’un te montre de l’intérêt ou tu le vois mais n’y crois pas.
• Tu perds espoir (à quoi bon) et peut avoir l’impression de pas avoir de chance en amour ou dans la vie.
• Tu peux avoir le sentiment de ne plus ressentir de la joie, du plaisir ou de ne pas trouver un sens à la vie.
• Tu as l’impression que c’est plus facile pour les autres ou pour l’autre sexe.
• Tu te sens vite coupable et retournes le combat contre toi-même (honte toxique) : « c’est ma faute si cela se passe comme cela », « je ne mérite pas de », « j’ai encore tout gâché » « tu te prends pour qui » « qui es-tu pour penser que .. ». Ce mécanisme peut aller de la simple dévalorisation à des comportements auto-destructeurs.