Au cours des 50 dernières années en France, le rapport entre les hommes et les femmes a profondément évolué sous l’impulsion des mouvements féministes, qui ont permis des avancées majeures pour les droits des femmes, comme la légalisation de l’avortement, la parité en politique, la lutte contre les violences sexistes et continuent de thématiser les inégalités au travail ou les rôles genrés dans la relation. Ces évolutions ont remis en question les modèles traditionnels de la masculinité et du rôle de l’homme dans la société. Cette transformation rapide, bien que nécessaire, a aussi créé des zones de flottement identitaire, notamment chez les jeunes hommes. Des études comme celles menées par l’INED ou l’Observatoire des inégalités montrent que certains hommes expriment un sentiment de perte de repères, face à un modèle masculin en crise, souvent jugé « toxique ». Le sociologue Didier Eribon ou encore le philosophe Pierre-Henri Tavoillot évoquent ainsi une « crise du masculin », dans laquelle l’homme contemporain peine à définir sa place entre rejet du patriarcat et absence de nouveaux modèles stables.

Gregory Pouy a d’ailleurs partagé sur Vlan sa réflexion personnelle dans son épisode intitulé “Ça veut dire quoi être un homme?” où il explique les attentes contradictoires qui bombardent les hommes quotidiennement, l’impact négatif du patriarcat chez les hommes qui les a conditionné à réprimer leurs émotions et à éviter la vulnérabilité et l’absence de modèles de masculinité positive qui favorise la montée inquiétante de la masculinité misogyne. Il décrit aussi dans cet épisode sa difficulté personnelle à se positionner. Comme je ne suis pas un homme je me suis dit que ça te parlerait plus d’entendre un autre homme partager son ressenti.

Cette déconstruction n’est pas encore terminée chez les femmes et explique nos comportements contradictoires où les femmes peuvent vouloir un homme fort sur qui compter et un homme féministe, qui parle de ses émotions et d’égal à égal. (et je m’inclus car mon mari me le donne en feedback aussi). Dans son livre Désirer la violence Chloé Thibaud monte à quel point la pop culture, les films… nous ont fait « désirer » des normes sexistes : le bad boy, le non-consentement et cela crée un conflit entre ce que notre tête pense et ce que notre système nerveux désir.

Tout ça pour dire qu’il y a des déconstructions encore à venir, que ce n’est pas clair des 2 côtés, que ça va évoluer. Et pour naviguer dans ce flou qui est inconfortable et nécessaire dans toute phase de croissance (comme pour les crises j’en parle dans l’EP 47), mon conseil c’est d’en parler avec ta partenaire, de dire clairement ce que tu trouves difficile à exprimer dans ta masculinité, ou ce que tu trouves parfois contradictoire chez elle.

Personnellement je pense que c’est en mettant ces choses à plat au sein du couple que la déconstruction se finalisera. (Je ne suis pas très objective car je pense que réparer le couple répare tout : les hommes, les femmes, nos enfants, notre société…bon je ne ferais pas ce métier si je pensais l’inverse ☺)

Je vais maintenant de lister les causes les plus fréquentes que j’ai pu rencontrer avec les hommes que j’ai accompagnés :