Pourquoi c’est difficile de prendre la décision de rompre

La chose la plus importante de savoir est que ton cerveau reptilien préfère par défaut le statu quo au changement. Cela veut donc dire qu’il va toujours essayer de t’empêcher de te séparer parce qu’il ne peut pas prévoir ce qui se passe après la séparation. 

Cela veut donc dire que si tu souhaites te séparer, il faudra accepter de se séparer malgré la peur.

Il y a plusieurs autres raisons, tout à fait légitimes, qui expliquent pourquoi il est difficile de rompre:

• Tu espères que la situation va changer. Pour t’aider à éclaircir ce point, pose-toi les questions suivantes:
  • Pour que la situation change, que dois-tu changer et que doit changer l’autre?
  • As-tu changé ta partie?
  • Dans ce que tu estimes que l’autre doit changer, est-ce un trait de sa personnalité ou un comportement à ton égard?
  • S’il s’agit d’un comportement as-tu déjà demandé ce changement? Et si oui, a-t-il réalisé l’importance de le changer, met-il le changement en place? S’il a mis le changement en place, arrive-t-il à tenir durablement ce changement?
• Tu as peur de regretter ton choix. En effet, une crise dans le couple peut durer assez longtemps (parfois même 1 an) et cela vaut la peine de mûrir sa décision avant d’agir. Pour t’aider à avancer dans ta prise de décision, pose-toi les questions suivantes:
  • Pourquoi veux-tu partir?
  • Est-ce pour des raisons personnelles (tu n’es plus amoureuse, tu cherches un autre type de relation) ou est-ce parce que le couple ne marche pas?
  • Si c’est parce que le couple ne marche pas, que faites-vous pour changer la situation? Est-ce que ton partenaire voit ça aussi comme un problème et affiche la volonté de changer la situation?
  • Êtes-vous prêts à entamer une thérapie de couple avant de vous séparer?
  • Si le partenaire ne veut pas faire un travail sur lui, es-tu prête à entamer une thérapie individuelle?
  • Quel est le “prix” de rester (par exemple pour ton bien-être, pour les membres de la famille) versus le “prix” de partir?
  • Combien de temps es-tu prête à donner pour vérifier si le changement est possible?
• Tu as peur d’être seule après. Comme je l’ai dit en introduction, c’est une peur par défaut du cerveau reptilien. Pour t’aider à minimiser cette peur, tu peux te rappeler les autres fois où tu as pris la décision de quitter quelqu’un et que tu as finalement rencontré quelqu’un de bien après.
• Tu te focalises sur les petites choses qui marchent, au lieu du problème de fond qui ne va pas. En gros, c’est comme si tu te réjouis des miettes de gâteau mais que tu n’as pas le gâteau en entier. Pour éviter ce comportement, je te propose la méthode hara-kiri qui consiste à te rappeler pourquoi tu veux te séparer de cette personne à chaque fois que tu te remets à apprécier les petites choses qu’il fait.
• Tu es dépendante affective. Ce schéma amoureux peut être très bloquant et un travail de fond sur ton passé est nécessaire pour comprendre d’où vient cette dépendance affective, changer ce schéma et renforcer la confiance en toi et ton identité pour arriver à te séparer de l’autre. Voici un article qui explique cela plus en détail.
• Tu as peur des conséquences de ce choix pour les autres (ton partenaire, vos enfants, la belle-famille….). Pour avoir une vue complète de la situation, tu peux te poser la question des conséquences négatives sur les autres qui se produisent par le fait de rester, car il y en a aussi et souvent on ne les voit pas. Par exemple, quel est le pire pour un enfant: est-ce d’avoir deux parents qui divorcent ou deux parents qui restent ensemble, mais qui ne s’aiment pas ou se disputent constamment? Pour avoir coaché pas mal de personnes, les enfants de parents divorcés ne sont pas plus lésés que les autres. Tu peux aussi estimer le prix de te sacrifier au détriment du bonheur des autres et évaluer si tu te sens capable d’assumer les conséquences que cela peut avoir dans ta relation avec les autres, par exemple en leur faisant indirectement payer le prix de ce sacrifice par tes attentes envers eux ou dans tes réactions émotionnelles (voir mon article sur la dette relationnelle).